Je dois réitérer un aveu déjà évoqué plusieurs fois : je n’apprécie pas plus que ça les biographies, qu’elles soient écrites ou filmées. C’est donc pour ne pas me montrer bougon que j’acceptai, ce soir-là d’aller voir ce film en salle montparnassienne, pas loin d’ailleurs du « temple », l’atelier Ranson, boulevard du Montparnasse (à son carrefour avec la rue de Vaugirard) où Bonnard et ses amis nabis se réunissaient.
Alors ce film autobiographique ? Il dépeint (c’est un peu le cas de le dire) la vie du peintre Pierre Bonnard (Vincent Macaigne) et de sa compagne Marthe de Méligny (Cécile de France).
Les cinéaste Martin Provost a l’intelligence de ne pas nous infliger trop de contemplations des œuvres du maître, car autant les voir en vrai ou dans un documentaire spécialement calibré.
Il nous montre de manière intéressante les amitiés du couple avec d’autres peintres : Monet (André Marcon) et son épouse Alice Hoschedé (Hélène Alexandridis), Vuillard (Grégoire Leprince-Ringuet), Signac (Jonathan Frajenberg), Natanson (Stanislas Merhar), la pianiste et mécène Misia Godebska-Sert (Anouk Grinberg), sa maîtresse Renée Monchaty (Stacy Martin).
Tous ces acteurs sont excellents.
Mais la plus impressionnante de justesse, de sensualité distinguée et de complexité psychologique croissante, est Cécile de France, qui tient le rôle principal puisque celui de la personne centrale dans la vie de Bonnard, Marthe, son inspiratrice, sa muse, sa passion, à tel titre qu’il lui consacra de nombreux tableaux.
Martin Provost nous avait déjà en 2008 avec Séraphine conté magnifiquement l’histoire de la peintre autodidacte Séraphine de Senlis (Yolande Moreau). Il récidive, pour notre plus grand plaisir.
12 janvier 2024