Aujourd’hui l’espace est splendide !
Sans mors [1], sans éperons [2], sans bride [3],
Partons à cheval sur le vin
Pour un ciel féerique et divin !
Comme deux anges que torture
Une implacable calenture [4],
Dans le bleu cristal du matin
Suivons le mirage lointain !
Mollement balancés sur l’aile
Du tourbillon intelligent,
Dans un délire parallèle,
Ma sœur, côte à côte nageant,
Nous fuirons sans repos ni trêves
Vers le paradis de mes rêves !
Georges Chelon 1997
[1] Ensemble des pièces qui servent à brider un cheval, le ralentir et le rendre docile.
[2] Petites roulettes pourvues de pointes, fixées aux talons des bottes du cavalier, qui servent à exciter le cheval en lui donnant des coups au flanc.
[3] Rênes placées à la tête du cheval pour l’arrêter ou le diriger, selon la volonté du cavalier ou cocher.
[4] Délire observé chez les marins lors de la traversée des zones tropicales et s’accompagnant d’un désir irrésistible de se jeter à la mer.