2022 09 10 : Kompromat – film

Kompromat dans le vocabulaire policier russe, ce sont de faux documents pour compromettre un adversaire, un rival, un opposant. Reportez-vous à vos livres d’histoire récente pour y vérifier que cette technique fut largement employée contre des citoyens Russes pour faire l’économie d’un assassinat en bonne et due forme.

L’originalité c’est que dans ce film de Jérôme Salle, en 2017 le kompromat est utilisé par les services russes pour nuire à un Français expatrié, Mathieu Roussel (Gilles Lellouche), directeur à Irkoutsk de l’Alliance française. Son crime ? Il a laissé se représenter une pièce de théâtre où figurent deux homosexuels et cela a choqué la salle, alors on l’accuse de diffusion de contenu pédopornographique sur Internet.

Il est emprisonné. Son épouse Alice (Elisa Lasowski) et sa fille Rose rentrent en France. En attendant son procès, il est placé en liberté surveillée avec bracelet électronique. Il apprend par son avocat Borodin (Aleksey Gorbunov) qu’il sera condamné à 10 ou à 15 ans de prison.

Donc il décide de s’évader de Russie avec l’aide de Svetlana (Joanna Kulig), une ancienne collaboratrice. D’abord il tente de fuir apparemment vers la Mongolie, mais c’est un leurre : ils retournent à Moscou où il se réfugie à l’ambassade de France ; mais l’ambassadeur (Louis-Do de Lencquesaing) le lâche. Alors il part seul vers l’Estonie et après des péripéties multiples où il tue un responsable du FSB qui l’a bien cherché, il parvient à passer la frontière et rentre en France.

Yoann Barbereau

Jérôme Salle a affirmé que son film était « librement » inspiré d’une histoire réelle, vécue par Yoann Barbereau qui en avait tiré un livre Dans les geôles de Sibérie. Mais Barbereau a vigoureusement protesté, tant sur la véracité du scénario du film que sur la manière dont l’atmosphère en Russie y est montrée.

Le film est bien tourné, les acteurs sont excellents, mais l’intrigue, après un démarrage haletant, devient poussive et surchargée de péripéties, de clichés, de considérations psychologiques parfois lourdingues. On le sait, le régime poutinien est infect : pas la peine d’en rajouter…

10 septembre 2022