Depuis plus de 30 ans on me moque un peu dans ma famille et parmi mes amis parce que j’aime Paolo Conte. Et cependant je persiste dans le plaisir d’entendre ce chanteur-auteur-compositeur-interprète depuis que je suis allé l’écouter à l’Olympia un soir de 1992. Lieu commun sans doute que d’affirmer que c’est le plus Français des Italiens (il aime la France et Paris) et, si l’on ne comprend pas sa langue mais qu’on prend le temps de traduire ses paroles, on constate que Paolo Conte est, comme on dit assez platement d’ailleurs chez nous, un chanteur à texte.
Mais pas seulement ! Car si certains se moquent (et donc me moquent) de sa voix éraillée, ils ne prêtent pas attention à sa musique. Ses mélodies bien sûr, dont certaines ont connu un succès mondial. Son jeu au piano et dans le kazoo. Mais ses accompagnements aussi : ce soir-là à l’Olympia je fus captivé par la qualité de ses musiciens, percussions, contrebasse, mandoline, guitare, accordéon, saxophone, violon….
Paolo Conte – Un gelato al limon – 1979
Paolo Conte – Parigi – 1981
Paolo Conte – Blue tangos – 1979
Paolo Conte – Azzurro – 1968
Paolo Conte – Alle Prese Con Una Verde Milonga – 1981
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Azzurro
Cerco l’estate tutto l’anno
E all’improvviso eccola quà…
Lei è partita per le spiagge
Io sono solo quaggiù in cittá,
Sento fischiare sopra i tetti
Un aereoplano che se ne va.
Azzurro.
Il pomeriggio è troppo azzurro,
E lungo per me,
Mi accorgo
Di non avere più risorse
Senza di te,
E allora
Io quasi quasi prendo il treno
E vengo, vengo da te,
Ma il treno dei desideri,
Nei miei pensieri all’incontrario va.
Sembra quand’ero all’oratorio
Con tanto sole, tanti anni fa…
Quelle domeniche da solo
In un cortile a passeggiar…
Ora mi annoio più di allora
Neanche un prete per chiacchierar…
Azzurro.
Il pomeriggio è troppo azzurro,
E lungo per me,
Mi accorgo
Di non avere più risorse
Senza di te,
E allora
Io quasi quasi prendo il treno
E vengo, vengo da te,
Ma il treno dei desideri,
Nei miei pensieri all’incontrario va.
Cerco un po’d’Africa in giardino
Tra l’Oleandro e il Baobab,
Come facevo da bambino,
Ma quì c’è gente, non si può più
Stanno innaffiando le tue rose,
Non c’è il leone, chissà dov’è…
Azzurro.
Il pomeriggio è troppo azzurro,
E lungo per me,
Mi accorgo
Di non avere più risorse
Senza di te,
E allora
Io quasi quasi prendo il treno
E vengo, vengo da te,
Ma il treno dei desideri,
Nei miei pensieri all’incontrario va.
Le ciel bleu
Je cherche l’été toute l’année
Et soudain il est là…
Elle est partie à la mer
Et je suis seul ici en ville,
J’entends siffler au-dessus des toits
Un avion qui s’en va.
Le ciel bleu.
L’après-midi est trop bleu,
Et trop long pour moi,
Je m’aperçois
Que je n’ai plus de ressource
Sans toi,
Et alors
Presque, presque je prends le train
Et je viens, je viens vers toi,
Mais le train des désirs,
Dans mes pensées va dans l’autre sens.
On me dirait quand j’étais à l’oratoire
Avec tant de soleil, il y a tant d’années…
Ces dimanches resté seul
Dans une cour à marcher…
Maintenant je m’ennuie de ces moments-là
Il n’y a même plus un prêtre pour bavarder…
Le ciel bleu.
L’après-midi est trop bleu,
Et trop long pour moi,
Je m’aperçois
Que je n’ai plus de ressource
Sans toi,
Et alors
Presque, presque je prends le train
Et je viens, je viens vers toi,
Mais le train des désirs,
Dans mes pensées va dans l’autre sens.
Je recherche un peu d’Afrique dans le jardin
Entre l’oléandre et le baobab,
Comme je faisais enfant,
Mais ici il y a du monde, on ne peut plus
On arrose tes roses
Il n’y a pas de lion : qui sait où il est ?
Le ciel bleu.
L’après-midi est trop bleu
Et trop long pour moi
Je m’aperçois
Que je n’ai plus de ressource
Sans toi,
Et alors
Presque, presque je prends le train
Et je viens, je viens vers toi
Mais le train des désirs
Dans mes pensées va dans l’autre sens.
20 août 2022