2019 08 30 : La vie scolaire – film

Je suis allé voir ce film parce qu’il se déroule chez moi, à Saint-Denis, qu’il a été tourné à deux pas de chez moi, dans un collège voisin.

Je suis allé voir ce film parce Grand Corps Malade, on l’apprécie comme chanteur, mais on l’attendait avec curiosité comme réalisateur avec son complice  Mehdi Idir.

Donc cela se passe dans un collège public, parmi tant d’autres, un collège notoirement difficile, parmi tant d’autres.

Samia Zibra (Zita Hanrot) est une conseillère principale d’éducation débutante qui arrive de sa lointaine province.

D’emblée, bien sûr, elle se frotte aux problèmes quotidiens de discipline, c’est sa mission. Elle découvre l’arrière-plan de la réalité sociale qui induit ces comportements, mais aussi ce qu’on ne dit pas, pas souvent aux infos télévisées qui privilégient le sensationnel : la vitalité des élèves et la résilience tranquille des surveillants.

Et l’on aperçoit quelques belles figures : Yanis Bensaadi (Liam Pierron) un élève intelligent, impertinent mais subtil ou encore Messaoud (Soufiane Guerrab) et des profs ou surveillants robustes, comme Dylan (Alban Ivanov) et Moussa (Moussa Mansaly).

Ces acteurs, professionnels ou amateurs, sont épatants. Quelques scènes resteront en anthologie comique, comme celle de Farid le mytho (Hocine Mokando) et sa maman.

Mais ce qu’on retient au-delà des personnages et des situations, c’est que ce film est un plaidoyer passionné pour l’école publique de la République, pour l’éducation, pour ceux qui la dispensent, qui tentent de faire tenir debout ce milieu social tourmenté et fragilité, qui malgré des coups de déprime ou de colère passagers, ne baissent pas les bras.

Et l’on veut croire que cela va marcher aussi dans la vraie vie, que ces sans-grade, ni people, ni VIP vont tenir bon et réussir, malgré le dédain ou l’ignorance crasse où les tiennent les nantis… car sans l’école il n’y aura bientôt plus rien que le désarroi, le cynisme et les rapports de fric et de force.

Et les nantis peut-être alors comprendront leur douleur. Mais pas la nôtre, ils s’en fichent… jupitériennement. Seule notre colère les tarabuste.

30 août 2019