Bon, alors pour changer un peu du cinéma sérieusement essentiel, ce dernier soir de juin ma balance penchait en faveur d’un film comiquement nécessaire. Facile à dire, mais lequel ?
On me poussait à aller voir Yves, et le bouche à oreille aussi. Oui mais voilà, Télérama en disait du bien et une comédie encensée par Télérama , Mamma mia je crains toujours la cata, je n’ai pas encore digéré leur aigreur pour La soupe au choux.
Bon, dans la vie cinéphilique, comme dans la vraie vie, il faut savoir prendre des risques et donc m’y rendis-je avec une témérité un peu crispée.
Témérité bien vite soulagée car le film de Benoit Forgeard est épatant.
Jérem (William Lebghil) installe ses quartiers et son matos dans la maison de sa grand-mère pour y composer son premier CD. Quant à son improbable impresario, le Dimitri en question prend les traits de Philippe Katerine, je ne vous en dis pas plus !
Mais pour charger sa petite barque, voilà-t-il pas que Jérem fait bientôt connaissance de So (Doria Tillier) une bizarre enquêtrice pour une bizarre start-up, Digital Cool.
Et la prospecteuse-enjôleuse le convainc de prendre à l’essai Yves… un réfrigérateur intelligent-communicant-connecté, qui va c’est promis lui simplifier le quotidien.
Vous aurez compris que cette comédie est loufoque, givrée, déjantée, absurde, burlesque, grotesque, foldingue et j’en oublie… Ah mais oui ! J’allais oublier qu’elle nous gratifie d’une parodie du concours de l’Eurovision irrésistible. Et le mythe du rappeur en prend un peu dans ses gencives de macho hyperego.
C’aurait pu être trop, trop chargé et donc trop lourd. Mais non, car tous ces ingrédients sont équilibrés par une sorte de clairvoyance futuriste, toute en douceur et nuance, en légèreté et poésie, avec un zeste de lucidité.
30 juin 2019