2019 06 19 : Nusrat Fateh Ali Khan, le Pavarotti pakistanais

S’il est un musicien de ma génération qui m’a un temps valu une noble solitude, voire un splendide isolement, que j’occupais avantageusement en l’écoutant encore et encore, au risque d’en devenir accro (on ne disait pas addict en ces temps anciens), c’est celui-là que je viens de nommer : Nusrat Fateh Ali Khan.

Si vous n’appréciez que Michel Sardou, passez votre chemin ; si vous ne connaissez que les crooners yankees, british ou french genre Jean Sablon, Enrico Macias, Eddy Mitchell ou Yves Montand, daignez tendre l’oreille que je vous explique un peu.

Nusrat Fateh Ali Khan, né dans une famille pakistanaise musicienne en 1948, commença d’être connu au Pakistan en 1973 pour son chant de dévotion soufie, le qawwalî ; puis en Inde en 1979 ; ensuite dans la diaspora indo-pakistanaise en Angleterre vers 1980 ; donc loin, très très loin de chez nous. Pourtant certains commencèrent à le surnommer le Pavarotti pakistanais.

Heureusement, invité par un ami d’origine pakistanaise, j’eus par hasard l’occasion et le bonheur de l’entendre à l’un de ses premiers concerts au Théâtre de la Ville à Paris en 1985. Je fus conquis au point d’acquérir la dizaine de CD qu’il enregistra au cours de sa brève célébrité ; brève car fragilisé par le diabète et une forte obésité, il mourut à 49 ans en 1997.

Mais comme je l’affirme en introduction, je ne pouvais écouter ses œuvres que solitairement, presqu’en cachette, tant il suscitait l’ennui voire l’allergie dans mon entourage. Ainsi va la dissemblance des attirances musicales, j’en ai autant à revendre envers certains bêlants et bêlantes que je ne nommerai donc pas ici.

Mais l’important est que, comme souvent, le musicien survit à travers sa musique, que le qawwalî est désormais mondialement connu et Nusrat Fateh Ali Khan a d’excellents continuateurs et disciples : Rizwan-Muazzam, Abida Parveen, Faiz Ali Faiz, Asif Ali Khan, Naseeruddin Saami, Hadiqa Kiani ou encore Deveshi Sahgal… auxquel-le-s j’aurai peut-être un jour l’occasion de consacrer quelques notes.