Je dois l’avouer, je n’entrais pas dans cette salle par passion cinéphilique mais parce que le Brésil vit aujourd’hui, comme il y a trente ans, des heures sombres et qu’il faut donc le soutenir comme on peut ; et que puis-je, sinon soutenir sa création artistique en participant au succès d’un de ses films ?
Bonne intention, bon sentiment donc, mais qui ne restèrent pas sans récompense puisque je fus gratifié, Gustavo Pizzi ayant réalisé un film attachant.
C’est dans une famille modeste, et au Brésil la modestie confine le plus souvent à la pauvreté. Il y d’abord une mère dans cette famille, une mère énergique et comme toujours cela sauve presque tout.
Irene, cette mère courage (Karine Teles), bosse toute la journée car elle a fort à faire et à assumer : quatre garçons, son mari dans les nuages, sa sœur quelque peu énervée et sa maison qui prend l’eau !
Mais nous ne sommes ni dans Zola ni dans Houellebecq : les Brésiliennes gardent le moral et la vie quotidienne reste quand même belle et souvent joyeuse.
Quand le fils de 17 ans est sélectionné par une équipe de hand-ball de haut niveau et annonce son départ pour l’Europe, Irene est néanmoins atteinte ; saura-t-elle encore faire face et bonne figure ? Vous le saurez en allant voir ce film.
Quant à moi, une fois dehors, cette peinture intimiste d’une famille ordinaire et digne m’a donné à penser que le Bolsonaro et sa bande de forbans ne parviendront pas à domestiquer les Brésiliens et surtout les Brésiliennes dotées d’une vitalité hors du commun.
4 janvier 2019