2018 04 02 : Bitna, sous le ciel de Séoul – Le Clézio

Me voilà embarrassé pour commenter ce livre et cependant je serais frustré de n’en pas parler pour vous inciter à le lire.

D’abord à quel genre littéraire appartient-t-il ? Pour moi ce n’est ni un roman, ni un recueil de nouvelles, ni même un récit puisqu’il assemble et mêle la narration d’une relation entre une étudiante jeune, isolée et pauvre, lectrice apointée auprès d’une grande malade incurable, et les quelques historiettes qu’elle lui raconte pour la divertir.

Et puis, peut-on résumer un livre de Le Clézio ? Je ne l’ai jamais imaginé, car chez lui l’intrigue ou les intrigues entrecroisées ne sont que le support ou le prétexte à pure littérature, je veux dire l’évocation d’atmosphères, la relation au plus près au plus juste de relations interpersonnelles presque banales.

Mais là, quel talent ! Quelle sûreté de plume dans une économie de moyens et de mots que seuls les plus grands écrivains maîtrisent à ce point.

Preuve irréfutable de cette faculté d’aller à l’essentiel à travers des notations apparemment anodines : tout au long des pages, j’ai retrouvé intensément l’atmosphère de Séoul, l’apparence des belles personnes séoulites et peut-être un peu de l’âme coréenne que j’eus la chance et l’honneur de connaître quelques jours, trop brièvement, il y a déjà cinq ans.

Alors lisez sans faute ce livre : cela n’encombrera pas votre emploi du temps car il est mince (200 pages) ; je ne sais quoi dire davantage de l’ouvrage sinon qu’il est aussi une émouvante parabole sur la vertu inestimable de la lecture.

2 avril 2018