L’idée a souvent été lue ou vue : raconter deux histoires qui finissent par converger ou se rencontrer.

Mais elle est ici déclinée avec habileté et poésie.

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Le réalisateur Walid Mattar nous fait donc connaître :

• d’une part Hervé Lepoutre (Philippe Rebbot) un ouvrier du Nord de la France dont l’usine est délocalisée ce dont il se console facilement car il entretient depuis longtemps un rêve, devenir pêcheur, et souhaite y associer son fils.
• d’autre part Tunis où cette usine est relocalisée et où Foued Ben Slimane (Mohamed Amine Hamzaoui) jeune chômeur, escompte bien y trouver la chance de sa vie pour obtenir les ressources qui lui permettront de soigner sa mère et séduire une collègue.

Les personnalités d’Hervé et Foued semblent donc concorder par leur propension à rêver et espérer.

Hélas le système économique mondialisé se mettra en travers de leurs projets et démontrera ici comme là, là-haut comme là-bas, sa capacité implacable à engendrer la souffrance sociale.

Mais cette froide mécanique ne parviendra pas à tuer l’espoir d’une vie heureuse ni la soif de dignité et d’utopie au cœur des hommes.

Entre drame et comédie donc, entre inhumanité et humour, voilà un film bien attachant. Remarquable pour le premier long métrage du réalisateur.

4 avril 2018