Il savait au plus haut point ce sur quoi il écrivait : il en était revenu, des camps de la mort, en avril 1945 (grâce à François Mitterrand qui, en mission en Allemagne, l’avait retrouvé à Dachau et rapatrié). Et ils n’étaient pas nombreux à en être rescapés, et moins nombreux encore à pouvoir en écrire l’inhumanité absolue.
Publié en 1947 L’espèce humaine fut quasiment son unique livre en tout cas un livre unique de méditation sur l’irréductible dignité humaine. Certaines de ses citations devinrent célèbres à juste titre :
« C’est maintenant vivant et comme déchet que nos raisons triomphent ».
S’adressant aux SS, il les félicite : « Nous sommes la raison vouée par vous à l’existence clandestine. Vous avez refait l’unité de l’homme. Vous avez fabriqué la conscience irréductible. »
On ne lit pas sans dommages L’espèce humaine, et puis on la médite.
12 février 2018