2017 02 10 : La cigale, le corbeau et les poulets – film

Au départ, une histoire vraie ; courant 2009, des balles de revolver et des lettres anonymes de menaces sont envoyées au président Nicolas Sarkozy et à plusieurs ministres : Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie et Christine Albanel.

Evidemment, le ministère de l’intérieur s’alarme et s’active, plus de mille policiers sont mobilisés exclusivement sur ce dossier.

Le 3 septembre 2009, à l’aube, 150 gendarmes déboulent à Saint-Pons-de-Thomières dans l’Hérault. Ils ont ciblé les individus Hervé, Guy, Jean dit le Suisse, Maxime dit Maax, Marcel, Augustin dit Tintin et d’autres complices encore, dont l’antre sombre est le bureau de tabac La Cigale.

Pourquoi eux ? Indice irréfutable, les lettres sont postées dans l’Hérault.

Et puis, et surtout, subséquemment, ces sexagénaires gauchistes s’adonnent à une subversion carabinée, comme disait Noël Godin (alias Georges Le Gloupier, le célèbre entarteur) et distillent tous azimuts une inquiétante agit-prop : sections locales d’Attac, du Secours populaire, de Boycott Désinvestissement Sanction (mouvement qui lutte contre la colonisation israélienne), la Ligue des droits de l’Homme, Nuit debout.

Ces imprudents impudents aggravent leur cas en s’en prenant aussi à l’autre pilier de la France très soumise, puisqu’ils accrochent une pancarte Plumes et goudron pour les cons sur la permanence du parti socialiste. Leur brûlot La Commune, feuillet d’opinion du piémont héraultais prolétarien, diffusé bimestriellement à 500 exemplaires, dénonce aussi férocement Kléber Mesquida, maire socialiste du village que Fillon, Valls, Hollande.

La menace est donc considérable voire imminente. Des hyperviolents, des ultra-méchants, un nouveau Tarnac en gestation ? L’enquête s’emballe… et puis s’effondre : un habitant d’un autre village du département, très invalide et un peu malade, avoue être l’auteur des lettres.

Le réalisateur, Olivier Azam, étant originaire de l’Hérault, s’est captivé pour l’affaire. Il a contacté le buraliste, Pierre Blondeau, puis s’est intéressé à ce village pendant six ans avant de nous livrer cette enquête-documentaire ironique, espiègle mais approfondie et chaleureuse envers le village et les protagonistes.

Pour tourner ce film, il a œuvré avec la même équipe qui a réalisé Merci patron ! Tiens, tiens !

Epilogue : Pierre et d’autres se sont engagés dans la campagne présidentielle, pour soutenir La France insoumise, mais rassurez-vous : « pas pour Mélenchon, pour ses idées ». On vous le dit, le péril est dans le pré.

10 février 2017