D’Antonin Peretjatko je ne savais rien : La loi de la jungle est son deuxième film après La Fille du 14 juillet en 2013 que je n’ai pas vu.

Accrochez-vous !

Scénario d’enfer : Marc Châtaigne (Vincent Macaigne), stagiaire au ministère de la Norme, est missionné en Guyane pour veiller au respect des normes européennes du chantier de la… première piste de ski indoor qui va, mais c’est bien sûr, relancer le tourisme en cet outre-mer peu favorisé.

Vu son irrépressible capacité à se mettre en mauvaises passes, on le pourvoit d’un coéquipier, d’une coéquipière bien entendu, hyper-canon bien entendu, prénommée Tarzan ça va de soi (Vimala Pons).

Dès lors ce duo va tout subir, même le pire, même la confrontation avec Duplex (Pascal Légitimus) et Galgaric (Mathieu Amalric).

Alors vous l’avez compris avant de l’avoir vu, c’est un film comique, une grosse comédie ; le ministère de la Norme c’est énorme (quoique, quoique…) ; oser mettre en parallèle la jungle d’Amazonie, ses crocodiles, serpents, mygales et notre jungle civilisée à nous, c’est absurde et même idéologiquement suspect (quoique, quoique…).

Et votre suspicion se muera en conviction de culpabilité si j’ajoute que, chantilly sur cette crème pâtissière, on y déguste une bonne couche d’érotisme et quelques pépites d’anarchisme.

J’avais très peur que la carrière commerciale du film soit tuée dans l’œuf par une critique assassine de l’arbitre des élégances cinématographiques. Mais non, ma défiance était infondée : Télérama, mea maxima culpa, en dit du bien.

C’est donc sans remord ni mauvaise conscience que j’ai pu me gondoler, à l’unisson de la salle d’ailleurs, et succomber à l’érotisme réellement torride (en Amazonie, c’est fréquent) de Vimala Pons, nouvelle bombe des écrans.

Mais ne me jugez pas sévèrement, car au-delà de la rigolade et la gaudriole, il y a dans le film un zeste de poésie sous la canopée guyanaise vibrante de lucioles, parcourue d’immenses papillons et de ravissantes chenilles qui ondulent avec grâce.

23 juin 2016