2014 03 26 : Surtout demain ne loupez pas Holland, sa série en trois épisodes !

Je me permets, une fois n’est pas coutume, de vous conseiller un choix télévisuel : sur ARTE (Arte, comme toujours, l’excellente chaîne qui diffuse des émissions qu’on ne verra jamais ailleurs).

Il s’agit d’une remarquable série de Holland. Non, non, je suis sérieux : si je dis « remarquable » c’est parce que je vous parle de la cinéaste polonaise Agnieszka Holland, bien sûr, qui nous livre un téléfilm en trois épisodes, évoquant des jours tragiques que les plus anciens parmi nous ont en mémoire.

Prague, le 16 janvier 1969. Un étudiant s’asperge d’essence avant de s’immoler par le feu en plein jour sur la place Venceslas pour protester contre la mainmise soviétique sur la Tchécoslovaquie. Il s’appelle Jan Palach.

Le Centre tchèque de Paris (18 rue Bonaparte 75006 Paris- 01.53.73.00.22 – www.czechcentres.cz/paris – www.youtube.com/CentretchequedeParis nous en livre en avant-première le résumé :

Ce téléfilm retrace le combat mené par la famille de Jan Palach pour réhabiliter sa mémoire.

Dans une lettre retrouvée sur les lieux du drame, le jeune étudiant en histoire Jan Palach énumère ses revendications et affirme que d’autres torches humaines sont prêtes à poursuivre son combat. Après trois jours d’agonie, il succombe à ses blessures. Plusieurs dizaines de milliers de personnes assistent à ses funérailles dans un moment de communion nationale, et Palach devient le symbole de la résistance pacifique en Tchécoslovaquie et à l’étranger.

Jan-Palach-Memorial-1Aussitôt le régime soucieux de ne pas indisposer le grand frère soviétique met tout en œuvre pour discréditer le geste de l’étudiant et éviter que des imitateurs ne lui emboîtent le pas. Lors d’une réunion du parti communiste, le député Vilém Nový accuse les leaders du mouvement étudiant d’avoir manipulé Palach en lui faisant croire qu’il s’aspergerait d’une substance inflammable qui ne dégage pas de chaleur. Outrés par cette absurde « théorie du feu froid » relayée dans les journaux, la mère et le frère de Jan Palach, décident d’attaquer le député en diffamation et demandent à l’avocate Dagmar Burešová d’assurer leur défense, mais cette dernière refuse.

Si la mort en martyr de Jan Palach a ému l’opinion publique internationale, qui a fait du jeune étudiant une icône de la résistance pacifique tchécoslovaque face à la répression soviétique du printemps de Prague, l’affaire judiciaire qui a suivi son sacrifice demeurait méconnue – même si vingt ans plus tard, l’avocate qui en fut l’héroïne deviendrait ministre de la Justice dans le premier gouvernement issu de la Révolution de Velours.

La cinéaste, elle-même étudiante à Prague durant ces événements, les retrace avec émotion et un sens aigu du détail, plongeant le spectateur dans la réalité feutrée d’une dictature « molle », où seuls ceux qui osent sortir du rang risquent gros. Face aux manœuvres du régime téléguidé par Moscou, prêt à tout pour étouffer la contestation, elle dépeint de façon poignante la résignation et la peur qui démobilisent peu à peu la majorité de la population. La diffusion de cette fiction en trois parties a constitué un véritable phénomène dans une République tchèque pas encore réconciliée avec son passé. Mais l’engagement qu’elle ressuscite, avec un sens du romanesque qui ne sacrifie jamais les faits, tend aussi un miroir saisissant au reste de l’Europe.

janpalachmemorialLe film sera diffusé sur ARTE : Sacrifice (1/3) le 27 mars 2014 à 20 h 50 – (2/3) le 27 mars 2014 à 22 h 15 – (3/3) le 28 mars à 20 h 50.

26 mars 2014