Vu la semaine dernière, en avant-première au Festival international du film d’histoire de Pessac, La Marche, de Nabil Ben Yadir, qui retrace le parcours fin 1983 d’une poignée de jeunes beurs, aidés par le prêtre du quartier des Minguettes à Lyon, lorsque, indignés par un été de brutalités policières, de crimes racistes et d’émeutes, ils se lancent dans la Marche pour l’égalité et contre le racisme entre Marseille et Paris.
On sait comment, malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir, qui sera un an plus tard prolongé (récupéré ?) avec la création de SOS Racisme.
Les acteurs sont excellents : Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, Lubna Azabal, Hafsia Herzi, Charlotte Le Bon… L’apparition burlesque de Jamel Debbouze n’apporte pas grand-chose, sinon un cabotinage agaçant. Mais ce qui affaiblit le propos et le film, c’est que les causes, les antécédents, le contexte, sont peu ou très mal présentés : le film n’est guère qu’une succession, certes émouvante, de bons sentiments, de clichés, d’affects.
27 novembre 2013