Mes ami-e-s savent que je m’intéresse à la mode, sporadiquement mais avec passion : sans doute cela provient-il de ma mère qui fut une excellente couturière et qui me fit assister tout gamin à quelques défilés de haute couture. Il faut dire aussi que mes parents m’envoyèrent à l’école de filles jusqu’à mes 7 ans !
Mais trêve d’archéologie psychanalytique : la semaine écoulée, donc, nous a révélé le béguin jusqu’alors soigneusement caché de Mme Le Pen pour le prêt-à-porter. J’en pris connaissance avec appréhension : la préférence frontale (et nationale) de M. Montebourg pour la marinière m’avait il y a plusieurs mois interpellé quelque part au niveau de ma considération pour les engouements vestimentaires des politiques.
Après la marinière montebourgeoise, j’attendais donc la Marine populacière et un pli disgracieux marquait, non ma veste froissée mais mon front, qui n’est pas national mais soucieux.
Ce fut un peu indigent sinon indigeste : car une fois encore, comme d’habitude, incapable de positiver, la femme la plus politique du moment ne nous a pas dit ce qu’elle aime mais uniquement ce qu’elle déteste.
Ainsi, le chèche la met « mal à l’aise ». Je m’en serais douté ! Du coup j’avais envie de m’en procurer un et de l’arborer fièrement, séance tenante, quoique la température depuis hier ne soit plus saharienne et que ce vent qui nous vient d’Irlande ne puisse se comparer à l’harmattan.
Mais j’y renonçai lorsqu’on me rappela que le chèche n’est pas un produit français !
Or, en ces temps de déculottée économique il nous faut demeurer, sans doute pas culotte de peau nationaliste, mais au moins sans-culotte patriote. Alors, après avoir fait le tour des vêtements 100 % made in France pour homme (écartant donc à regret les robes de La Petite poupée noire), j’ai revêtu un caleçon L’inflexible (à mon âge ! je frise la publicité mensongère !) une chemise Montana, un cachemire Paris Yorker et un cardigan Melvin. Pour une tenue d’intérieur décontractée, n’oubliant pas que l’Outre-mer c’est aussi la France, j’ai jeté mon dévolu sur le manou futunien (paréo à Tahiti). Avec une ceinture de palmier tressé et un collier de coquillages, c’est bibi !
1er novembre 2013