Edito DH 82 mars 2002 : Terres hospitalières

On résume parfois DH Magazine à une petite musique non conformiste, du fait de certains de ses articles d’opinion et des irrévérencieux dess(e)ins de l’irremplaçable Seiler. Pourtant, son objectif principal n’est pas là. DH n’est ni une revue polémique, ni un magazine d’investigation. Il a peu de goût pour le sensationnel ou les pseudo « analyses comparatives » fondées sur une méthodologie incertaine. Il a eu l’occasion de le dire chaque fois que nécessaire.

En revanche, DH Magazine recherche obstinément, dans toute situation, expérience ou événement, ce qu’il est utile d’en retirer pour agir plus efficacement. A cette fin, il a pour première méthode de donner la parole à chaque hôpital et aux hospitaliers. C’est ainsi que pris corps il y a trois ans le concept des « Terres Hospitalières » qui ont immédiatement rencontré la faveur des lecteurs et se sont rapidement développées. Mises en culture pour la première fois en septembre 1998, ces terres fertiles vous proposent aujourd’hui leur 12ème récolte, celle-ci nous semblant —comme à chaque fois !— plus belle et plus riche que la précédente. En trois ans, 121 reportages ont décrit 102 terroirs ou lopins de notre paysage sanitaire, 102 seulement car déjà, quatorze d’entre eux parmi les premiers, ont souhaité une seconde édition !

Chacun de ces textes publiés dans DH est le regard de l’établissement sur son action, d’où il vient, vers quoi il se dirige. Il délivre une information concrète telle que les décideurs de l’établissement veulent la communiquer à la communauté hospitalière et une vision des projets qu’ils portent. Et rien d’autre, mais c’est déjà beaucoup ! C’est pourquoi ces chroniques ne sont pas des enquêtes critiques, lesquelles pour être sérieusement et impartialement conduites, nécessiteraient une expertise et des moyens dont DH Magazine ne prétend pas disposer.

Pour autant, il ne s’agit nullement de « publi-reportages » moins encore, pour devancer la remarque, d’articles de complaisance. Par souci de clarté et —osons le mot— par déontologie, DH Magazine ne se résoudrait en aucun cas à publier l’auto-célébration d’un établissement qui contredirait ce que le magazine aurait vu, entendu ou appris et lui poserait problème de conscience. Mais —faut-il le préciser ?— aucun de nos collègues ne nous a jamais mis en situation d’avoir à trancher de cette manière !

DH Magazine a décidé de renforcer cette ligne éditoriale essentielle : être votre revue. Il se donnera les moyens pratiques de répondre davantage encore à vos demandes, de mieux glaner et mettre en gerbe les moissons d’information que vous voulez distribuer.

DH Magazine s’efforcera de diversifier ces récoltes, donnant leur place aux cultures en forte expansion : de la floraison de la recherche clinique, au regain de la gériatrie dans le champ désormais partagé du sanitaire et du social. De parler plus souvent des parcelles hospitalières de moindre superficie que celle des vastes concessions encore agrandies par les récents remembrements. Ou encore de mettre en lumière ces terres d’asile que certains d’entre nous tentent de laisser ouvertes aux misères du monde. Et sans oublier l’amendement que promet la greffe du projet social sur l’arbre des ressources humaines.

Pour développer ces nouveaux champs éditoriaux, qui ne sont ni enclos ni pré carré, DH Magazine tracera le même sillon : donner la parole aux laboureurs de terrain, légitimement désireux de faire connaître et partager leurs réalisations.