Livre : Le respect du corps humain pendant la vie et après la mort (Séminaire d’actualité de droit médical) – 2005

Pour ceux qui aiment le Droit…

La communauté des décideurs hospitaliers se subdivise, comme tous les groupes professionnels investis de responsabilités éminentes, en deux catégories : ceux qui sont soucieux du respect de l’état de droit et ceux qui se préoccupent simplement d’efficacité ; ceux qui aiment à rechercher les fondements juridiques de leur action et ceux qui ont une approche uniquement normative ; deux pour qui l’éthique est l’indispensable lumière donnant sens à leurs pratiques et ceux qui la conçoivent comme filet de sécurité rassurant.

Les seconds n’ouvriront pas le recueil qui nous est ici proposé car il n’y trouveront aucune réponse préformatée à leurs immédiates préoccupations ; mais les premiers y trouveront le miel qui nourrit la réflexion.

La dignité fonde le respect du corps humain, de tout corps humain, « déformé » ou « monstrueux », victime de violences sexuelles ou objet d’atteintes, parfois volontaires, car « le corps humain est un tout ». La restauration du corps et de l’image corporelle s’avère primordiale. L’individualisation des éléments du corps humain, la constitution de collections d’échantillons biologiques humains, l’incidence du conseil génétique ne doivent pas remettre en cause les principes de dignité et respect.

Après la mort, le respect du corps humain prend une autre dimension. On respectera la volonté du défunt, les rites funéraires, car la dépouille est considérée. Mais, le décès suscite parfois de nouvelles atteintes (autopsies, recherches génétiques, prélèvements d’organes…). Le « corps morcelé » ne doit pas perdre sa signification de corps, ce qui rend admissible la réparation des éventuels dommages causés.

La signification, les usages, les enjeux du corps, ont été étudiés lors de cette 9e session du Séminaire d’actualité de droit médical et la richesse de ses actes ici rassemblés témoigne de l’intérêt majeur du sujet au regard du Droit, de l’éthique et de la culture.

Ils abordent successivement la dignité du corps humain vivant :  respect du corps humain ; soigner des corps, soigner des personnes ; de l’infirmité à la déficience ou le mépris du corps déformé ; le corps et son image dans la protection sociale ; le corps monstrueux en tant que corps et en tant que monstre ; le respect du corps dans la pratique de la biomédecine en contexte de diversité culturelle : perspective anthropologique de la bioéthique ; l’adolescent et son corps ; le corps support de la communication en gériatrie ; vers une plus grande dignité du corps humain en fin de vie et après la mort ; la constitution et l’utilisation de collections d’échantillons biologiques humains dans un but scientifique ;  le respect du corps lors des examens de victimes de violences sexuelles ; corps humain et génétique ; le vécu du corps dans la société des Antilles françaises ; la brevetabilité du vivant.

La deuxième partie,  Respect du corps après la mort, porte sur le regard sur le corps et le cadavre dans l’histoire ; le respect de la dépouille mortelle ; le respect du corps après la mort dans la presse quotidienne française ; les autopsies judiciaires et les prélèvements d’organes ; le corps morcelé et les restes humains ; de la négation au respect du corps des soldats de la grande guerre ; l’accès aux échantillons tissulaires des patients décédés pour la recherche en génétique humaine ; le respect de l’individu après son décès ; le dommage moral lié à la perte des restes humains.

Anne-Maire DUGUET, Isabelle FILIPPI et alii
juin 2005 – 294 pages – 36 €
Editions Les Etudes Hospitalières
38, rue du Commandant Charcot – 33000 BORDEAUX CENTRE
site : www.etudes-hospitalieres.fr