Moi qui fus brièvement chef d’entreprise (2002-2015) voilà un film qui m’a rétrospectivement fait frémir en me dévoilant dans quelle dérive funeste j’aurais pu m’engager si mes affaires avaient dépéri. Elles périclitèrent pourtant, dans un certain sens, mais comme ce n’était pas assez vital pour m’affecter outre mesure, je ne fus pas tenté…
pas tenté de sombrer dans l’illégalité et même pire, comme ces deux pauvres gars de José Nunes (Raphaël Personnaz) et Maxime Charasse (Nicolas Duvauchelle) amis et associés minoritaires dans une boîte du BTP en grave difficulté, qui entrent en conflit et même pire avec l’actionnaire principal.
Ce film de Roschdy Zem, lequel interprète en outre le sombre personnage de Moïse, tueur à gage incontrôlable, est noir, très noir.
Il faut dire que c’est une adaptation du roman O Invasor du Brésilien Marçal Aquino et une reprise du film qu’un autre Brésilien, Beto Brant, en avait tiré en 2002, et qui dans la noirceur n’étaient pas tristes déjà.
Roschdy Zem qui s’était révélé comme un excellent acteur s’affirme ici comme un réalisateur de talent qui maîtrise ses effets, les mouvements de caméra et l’écriture narrative, et qui nous immerge complètement dans les eaux troubles de ce trio peu recommandable.
Ce n’est pas un film qui restera dans les annales, mais une bonne incursion dans ce que pourrait être parfois (oh rarement rassurez-vous !) le milieu brutalement viril du BTP… au Brésil bien sûr !
21 juillet 2019