Un Almodóvar : je ne pouvais pas le manquer ! En ai-je loupé un seul ? Je ne crois pas.
Donc j’ai couru (enfin non je suis allé d’un pas vif, car je n’ai jamais aimé courir et avec l’âge cela ne s’arrange pas ; running, jogging, plogging, trail, cross, très peu pour moi ; d’abord ce sont des termes anglais et je préfère la balade, la promenade, la flânerie, la déambulation, la pérégrination, à la rigueur la marche nordique, mais sans bâtons pour ne pas voir l’air c…).
Donc je m’en fus, disais-je, à mon ciné favori où chance on donnait Douleur et gloire. Son dernier.
Que dire, qu’en dire ?
C’est un Almodóvar, incontestablement. Avec les acteurs anciens ou récents d’Almodóvar ce qui est savoureux : Antonio Banderas, Asier Etxeandia, Leonardo Sbaraglia, Penélope Cruz, Cecilia Roth, Julieta Serrano, Nora Navas, etc.
Certains critiques ont écrit : « l’un des meilleurs Almodóvar… l’un des plus achevés… l’un des plus étourdissants ». Cela n’est pas faux mais cette hiérarchisation est superfétatoire. Douleur et gloire est un Almodóvar réussi (mais en a-t-il loupés ? je ne sais pas, je ne crois pas, ou alors j’ai oublié).
Douleur et gloire est plus qu’un autoportrait : une formidable suite de retrouvailles almodóvariennes avec ses amis, ses amies, ses amours, sa famille, sa mère, la mort qui rôde auprès de tout Espagnol, le passé qui rattrape le présent et qui trace un énorme point d’interrogation face à un avenir improbable.
Je ne raconterai pas l’intrigue, ce serait inutile voire ridicule.
Car la puissance émotionnelle de ses films, leur splendeur esthétique, leur évocation mélancolique mais allègre des temps enfuis, m’exposeraient risiblement si je me risquais à les traduire en texte : je ne suis pas Marcel Proust qui sut retracer (il lui fallut 2 000 pages quand même) la Recherche du temps perdu.
Il faut aller voir le cinéma de Pedro Almodóvar, et puis c’est tout !
19 mai 2019