Claude Hirsch, ancien ouvrier, s’est lancé dans la réalisation d’un documentaire. Et pas n’importe quel documentaire : la relation de la lutte syndicale des salariés de l’usine Fralib (Française d’Alimentation et de Boissons) de Gémenos, à côté d’Aubagne en Provence, appartenant à la multinationale Unilever et produisant les thés et infusions de l’Éléphant et Lipton.

Unilever avait décidé en 2010 de fermer l’usine, estimant qu’elle n’était plus rentable et avec le dessein de délocaliser en Pologne.

Comme le suggère le titre du film, la lutte va durer 1 336 jours. Sur les 182 salariés concernés, il y aura évidemment des renoncements, des solutions individuelles, mais un noyau d’irréductibles se battra sans relâche.

Et ces coriaces vont non seulement occuper obstinément les lieux, mais innover dans le domaine de la lutte, utilisant différents moyens de communication. Et finalement, en mai 2014, ils reprennent l’entreprise à leur compte, sous le nom de SCOP-TI (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions).

A ce jour, la SCOP-TI, qui commercialise sa production sous la marque 1336, n’a pas encore atteint l’équilibre financier, mais elle regagne progressivement des marchés : si des grands distributeurs comme Casino la boudent encore, d’autres comme Auchan ou Carrefour l’ont référencée ; et Intermarché, Leclerc ou Système U lui passent des commandes sous marque de distributeur.

Pour ne pas se cantonner comme au temps d’Unilever au traitement et au conditionnement de plantes provenant d’ailleurs, la SCOP-TI ambitionne de relancer la production provençale de tilleul et d’autres plantes aromatiques en culture biologique.

Une association Fraliberthé, dont la cotisation est symboliquement… de 13,36 €, permet à des personnes non membres de la SCOP-TI d’apporter leur soutien.

Alors, amies-amis, quand vous achetez vos tisanes ou votre thé, demandez 1336 !

27 avril 2017

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