Explication alternative
A en croire les médias et les débats politiques, la sécurité sociale serait menacée de faillite par un déficit abyssal. Pour faire face à l’augmentation des dépenses et au vieillissement de la population, notre système de protection sociale, créé en 1945 pour donner « la garantie à chaque homme qu’en toutes circonstances il pourra assurer sa subsistance et celle de personnes à sa charge », serait condamné à se « réformer » sans cesse : déremboursements, réduction des prestations, hausse des cotisations, voire privatisation. Chercheur au CNRS, Julien Duval renverse les termes du problème: il n’y a pas de déficit de la Sécu mais un besoin de financement, que les gouvernements successifs ont décidé de ne pas satisfaire en multipliant depuis 1993 les exonérations de charges sociales. L’affaiblissement de la protection sociale découle non pas d’arbitrages techniques mais d’un choix politique : le transfert généralisé des « risques » du capital vers le travail.
Cet ouvrage avance ou reprend à son compte une thèse déjà connue, qui peut être discutée mais suscite une évidente et nécessaire interrogation, et il a le mérite de le faire clairement.
Julien Duval
avril 2008 – 134 pages – 6 €
Editions Raison d’agir
27 rue Jacob
75006 Paris
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