Ruben Bellisha (Michael Zindel), un Juif séfarade comme son nom le laisse supposer, est un vieux garçon (je devrais dire un encore jeune célibataire : 27 ans !) qui vit en banlieue chez sa maman Giselle Aknin (Agnès Jaoui).

Il ne fait… rien, sinon aller au bistrot, au marché, et déambuler dans la cité, menteur chevronné prétendant à sa mère qu’il mène une vie active et sportive.

Cité dans laquelle Giselle un jour, lors d’une de ses rares sorties, constate (malgré les racontars de son fils) qu’ils sont les derniers Juifs.

Giselle se met donc en tête d’en partir, elle en bassine Bellisha qui ne saurait la contredire ni la contrarier ; et accoutumé à la bidonner il fait donc mine cette fois de préparer leur déménagement.

Sur un argument apparemment aussi mince, une histoire réaliste mais aussi banale, Noé Debré a le talent de nous livrer une tragi-comédie attachante.

Tragi- car pour ces Juifs, ce départ sera le combientième dans leur famille ?

Comédie parce que même les questions graves du racisme et de l’antisémitisme sont traitées avec humour. La mélancolie le partage toujours à la loufoquerie. La violence et la brutalité ordinaires des situations sociales sont abordées avec toute la délicatesse optimiste qu’il est possible de conserver.

Les acteurs sont épatants dans leur manière de valoriser pleinement ce scénario subtil.

27 janvier 2024