Maurizio Pollini vient de partir rejoindre son ami Claudio Abbado ; ils vouèrent chacun, et souvent ensemble, toute leur vie à la musique, et de quelle manière !
Ce fut aussi, très subalternement, une vie parallèle à la mienne puisque jeune adolescent je l’ai entendu à ses débuts, déjà célèbre de s’être classé deuxième au concours de Genève de 1958, à 16 ans (le Premier prix ayant été décerné à une certaine Martha Argerich, le monde du piano est petit !), puis d’avoir remporté à 18 ans en 1960 le concours Chopin de Varsovie.
Ensuite je ne l’ai jamais quitté. Je crois bien que j’avais tous ses vinyles.
Je ne dirai pas dans quelles œuvres je le considérais comme le meilleur, ce serait discourtois et injuste pour les autres pianistes ; et y a-t-il dans ce domaine un meilleur ? Evidemment pas. Il y a des médiocres et des bons, ceux qu’on apprécie ou pas, ceux qui nous émeuvent et ceux qui nous laissent froids… Et même distinguer entre les bons, les très bons et les plus que bons est un exercice de vanité un peu vain.
En tout cas, Maurizio Pollini, c’est très souvent lui que j’écoute quand je veux entendre telle ou telle œuvre et que je dispose de plusieurs interprétations dans mon audiothèque.
Et que dire de l’homme ? Cela a d’ailleurs été dit : son engagement politique pour porter la musique dans le peuple au-delà des cénacles « avertis » ; son engagement en faveur de nobles causes…
Donc il va manquer douloureusement à celles et ceux, nombreux, qui comme moi avaient noué avec Maurizio Pollini une affection qui dépassait la mélomanie.
Maurizio Pollini – Concours Chopin Varsovie 1960 Mazurka Op.59-3
Maurizio Pollini – Chopin Polonaise n° 6 Op. 53 ‘Héroique’
Claudio Abbado et Maurizio Pollini – Lucerne Festival
Maurizio Pollini – Chopin Etude Op. 10 n°3 ‘Tristesse’
6 avril 2024