Cette semaine j’avais un véritable embarras du choix car plusieurs films m’attiraient ; alors j’en ai abandonné trois à une perspective de vision ultérieure voire lointaine et je suis allé voir celui que je ne voulais absolument pas manquer : Muganga – celui qui soigne.
Réalisé par Marie-Hélène Roux, c’est une demi-fiction puisque, joué par des acteurs et tourné dans d’autres lieux, il retrace l’engagement de Denis Mukwege, médecin congolais (Isaach de Bankolé) et de Guy Cadière, chirurgien belge (Vincent Macaigne), qui soignent et réparent, depuis la fin des années 1990 des milliers de Congolaises victimes de violences et mutilations sexuelles.
Il est d’ailleurs inspiré de leur livre Panzi (du nom de la Clinique-Fondation à Bukavu où ils exerçaient alors) paru aux Éditions du Moment en 2014.
On sait, il faut savoir en tout cas, que cette région de la République démocratique du Congo est ravagée depuis quelques lustres par d’horribles combats entre bandes de mercenaires qui terrorisent les populations, les femmes et les enfants d’abord, pour s’assurer le contrôle de cette zone des Grands lacs d’où des terres rares, lithium et tantale, sont extraites pour composer nos smartphones et ordinateurs (avec l’assentiment actif des multinationales qui les commanditent).
Je connaissais évidemment Denis Mukwege, co-Prix Nobel de la Paix 2018 (avec Nadia Murad Basee Taha, Irakienne Yézidie militante des droits de l’homme). J’ai même eu l’honneur et l’émotion de lui serrer la main lors de l’inauguration d’une salle portant son nom en France.
Comme l’exprime avec fierté la réalisatrice « ce n’est pas une histoire individuelle. Le docteur Mukwege rappelle souvent qu’il ne travaille pas seul. Et les femmes soignées sont des survivantes ! Je voulais montrer comment elles vivent, comment elles rient, comment elles s’entraident, et surtout comment elles sont les véritables actrices de leur propre reconstruction. »
Isaach de Bankolé pour sa part expose que « Quand j’étais jeune, je voulais être médecin. Ma sœur est médecin, chirurgienne pédiatrique. Elle est spécialiste des opérations de chirurgie labiale, elle répare les « becs-de-lièvre » dans toute l’Afrique, et aussi aux États-Unis. » Je me sentais donc un peu concerné, évidemment.
26 septembre 2025

