2024 03 31 : Le Jeu de la reine – film

Qui, parmi les Français, même anglophobes, ne connait le roi Henry VIII (1491-1547) ? Je dirais même plus : les anglophobes se délectent de son histoire, puisque ce fut le symbole du roi pervers et criminel.

N’exagérons pas ! Certes il fit décapiter quelques nobles importants, mais c’était hachement courant à cette époque

Certes il fit annuler son premier mariage avec Catherine d’Aragon en suscitant pour cela un schisme d’avec l’Eglise du Pape et la décapitation de 200 ou 300 moines et évêques ; certes il fit raccourcir sa deuxième épouse Anne Boleyn et quelques membres de sa famille ; mais il n’est pour rien dans le décès de sa troisième, Jeanne Seymour, morte de simple maladie ; ni de sa quatrième Anne de Clèves, dont il divorce sans l’occire ; certes il en épouse une cinquième, la jeune Catherine Howard, avec en festivité nuptiale une épée s’abattant sur le cou de Cromwell ; certes il fait aussi exécuter Catherine, mais elle l’avait bien cherché en prenant deux amants.  N’éructez pas #MeToo au XVIe siècle de la poétique Albion !

Or donc entre en scène sa sixième et dernière épouse, Catherine Parr, qui fait l’objet du film que j’allais voir, émoustillé et ayant anticipé la vision de cette bluette par la lecture instructive de la pièce éponyme du très lyrique William Shakespeare.

Alors le film de Karim Aïnouz ? Il nous montre Catherine Parr (Alicia Vikander) occupée, allez savoir pourquoi, à déjouer les pièges et dangers tendus par son parano Henry VIII (Jude Law) un peu terrifiant, cruel et pourri dans tous les sens du terme, de son évêque légèrement servile Stephen Gardiner (Simon Russell Beale) et de sa cour délicieusement sadique.

Seules ses dames de compagnie Cat (Ruby Bentall) et Ellen (Bryony Hannah) bénéficient de sa confiance.

Bref, un film réjouissant interprété par des acteurs incarnant parfaitement leurs rôles et leurs tares. J’ai eu un faible pour Alicia Vikander, moins outrée que Jude Law.

31 mars 2024