Ils sont confinés à perpétuité, eux ; éparpillés pour que leur pandémie reste invisible à nos regards indifférents. Car les mourants, ce sont les SDF pour lesquels Jean-Claude Izzo, après avoir écrit de nombreux polars noirs et pourtant lumineux, plaidait en 1999.
Et malgré lui, malgré l’Abbé Pierre, malgré les serments électoralistes infects de celui qui actuellement nous tient lieu de Président de la République, ces mourants ont… proliféré : de 70 000 à l’époque à plus de 330 000 aujourd’hui.
Je n’incite pas à lire ce livre, puisque bien sûr vous l’avez déjà lu : je vous adjure de le relire pour renforcer votre détestation de notre régime politique à bout de souffle, à bout de vérité, à bout de dignité.
Jean-Claude Izzo, fut un mourant lui aussi, et trop tôt, en 2000 à 54 ans.
Son ami chanteur italien, Gianmaria Testa, avait dit de lui : « En Italie, Jean-Claude Izzo a pris une dimension mythique. Il est revendiqué comme chef de file par une génération de jeunes auteurs de polars. Et des fans se rendent à Marseille en suivant un itinéraire Izzo : ils visitent les lieux où se déroulent les romans, refont le parcours des personnages ».
Il faudra qu’un jour ici j’évoque Gianmaria Testa.
20 septembre 2023