La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther [1],
Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile [2],
J’escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D’un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions [3]
Sur l’immense gouffre
Me bercent. D’autre fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Léo Ferré 1967
Georges Chelon 1997