Une amie, à l’improviste, inesperadamente, inaspettatamente, entre deux avions, m’invite à dîner « où tu veux ».
Où veux-je ? Mais au Wepler bien sûr, beau compromis entre qualité, prix, service professionnel ; et son cadre immuable.
Deux heures plus tard nous y voilà donc ; et la discussion foisonne, à comparer les situations entre ses deux pays et le mien, la déferlante des réfugiés cent fois plus ample en Italie qu’en France ; faire face à la résistible prise de pouvoir des fascistes, plus menaçante en Italie qu’en France, mais en voie de disqualification au Brésil ; l’actualité littéraire et artistique ici, chez Silvia Avallone et là-bas chez Tarsila do Amaral, aussi abondante que diverse.
Bref une soirée idéalement commencée, sauf que, sauf que, à la table en face, vient s’installer l’exécrable Daniel Cohn-Bendit.
Certes sans Luc Ferry, ni Gilbert Collard, ni Robert Ménard, ni autre faire-valoir de ses colères médiatiquement programmées et calculées. Ce soir, ses aimables commensaux acquiescent à ses péroraisons et il en est fort aise et donc ne hurle pas.
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Quand même, au Wepler, j’eusse préféré côtoyer Bruno Solo, ou Agnès Jaoui, ou Édouard Baer, ou José Garcia, ou Richard Berry.
Mais bon, comme on dit, il y a des jours avec et des jours sans ; et puis ç’aurait pu être pire : on aurait pu nous infliger à cette table voisine un BHL ou un Zemmour !
10 août 2022