Le réalisateur Panah Panahi nous installe dans une auto qui roule dans la campagne iranienne. A son bord toute une famille : le père, la mère ; les deux garçons et un toutou. Quoi de plus banal ?

Sauf que, sans savoir où ils vont, on devine que ce n’est ni en pique-nique ni en week-end.

L’art du réalisateur est de ne pas nous infliger une démonstration pédagogique de ce qui se passe dans son pays, mais de suggérer, simplement suggérer et susciter notre interrogation.

Le père (Hassan Madjooni) a une jambe dans le plâtre. Pourquoi ? Sa gaîté est-elle sincère ? La mère (Pantea Panahiha) est d’une joie trop expressive pour dissimuler entièrement ses larmes. Le frère aîné (Amin Simiar) conduit et ne dit rien. Le cadet (Rayan Sarlak) lui au contraire parle beaucoup, peut-être un peu trop…

De banalement légère, l’ambiance dans la voiture se teinte peu à peu de malaise, d’inquiétude, d’angoisse, malgré les magnifiques paysages qu’elle traverse.

Un long voyage, un exil sans doute, entre tristesse et espoir. Une allusion grave et légère à la vie quotidienne en Iran, subtilement et magistralement… conduite.

L’image est magnifique. Les acteurs sont impressionnants, en particulier le gamin.

30 avril 2022