Histoire banale : un couple marié depuis près de dix ans, constate que le vase du bonheur est fêlé, la fleur de leur amour périt. Les péripéties du quotidien, le poids de leurs besoins, de leurs croyances, de cette vie monotone…
Présenté ainsi, sûr que vous allez la fuir, cette mélancolie à deux balles ! A deux lei plutôt, puisqu’il s’agit du premier film du Roumain Marius Olteanu. Si j’ajoute avoir lu une critique où il était cité comme représentant la Nouvelle Vague du cinéma roumain, ça n’arrangera rien, il y eut tellement de camelote, oubliée heureusement, dans notre Nouvelle Vague à nous !
Et vous auriez bien tort et je serais fautif de vous l’avoir présenté ainsi. D’abord le film se place esthétiquement hors du commun : format carré, couleurs estompées, séquences lentes, cadrages étudiés, bande son attachante, maîtrise de la direction d’acteurs tout en subtilité.
Et puis il y a les acteurs justement : elle Dana (Judith State) et lui Arthur (Cristian Popa) sont remarquables de justesse.
Ce n’est sans doute pas le film du siècle ni de la décennie, mais c‘est un premier film très prometteur. Marius Olteanu ? Je gage qu’on en reparlera.
20 décembre 2019