Si vous voulez voir un film comique ou d’action, un polar ou un nanard, un thriller ou un blockbuster, passez votre chemin. Anna, un jour n’est rien de tout cela et moi qui m’y suis arrêté et entré devant la salle où on le donne, je ne le regrette pas.
L’intrigue, à être résumée, semblera misérabiliste : Anna (Zsófia Szamosi) est une quadra hongroise avec trois enfants, un mari Szabolcs (Leo Füredi) qui s’éloigne et la trompe, un emploi précaire épuisant, des soucis financiers récurrents… Fermez le ban !
Vous ne serez pourtant pas assommé par un pensum zolaoïdal, un discours sociologisant bourdieusien, un interminable docu militant-véritant comme il y en a tant.
Non, car ce premier film de la réalisatrice Zsófia Szilágyi raconte, simplement raconte, en 95 minutes, une journée une seule des trivialités de la vie d’Anna, ses soucis matériels, ses tâches domestiques, ses fourneaux, ses lessives, donc son temps dévoré par tout cela, plus emmener l’aîné au judo, accompagner la cadette à la danse et moucher le bébé malade.
Mais Zsófia Szilágyi le raconte avec une remarquable habileté, une authenticité indiscutable, et alors dans la trame de ces banalités quotidiennes apparaît Anna, magnifique personne, interprétée avec une éblouissante justesse et filmée avec un rare talent.
26 juin 2019