L’homme intègre c’est Reza (Reza Akhlaghirad), qui vit dans une campagne reculée du nord de l’Iran avec sa femme Hadis (Soudabeh Beizaee) et son fils, et mène une vie paisible en élevant des poissons d’eau douce.
La destinée de Reza basculera pour une raison hélas banale en Iran : la corruption, parce qu’une société privée a des desseins pour ses terres et utilisera tous les moyens pour le contraindre à lui vendre.
Car le régime iranien s’il se distingue de nous par son pouvoir théocratique et ses mœurs rétrogrades, partage avec nombre de pays et même le nôtre les délices de la corruption, mais à un haut degré de généralisation et de violence. Les ennemis de l’Iran ne sont pas forcément nos amis, mais les amis de son régime méritent de ne pas l’être.
Reza tente et tente encore de résister jusqu’au moment inéluctable où face à plus puissant que lui il doit choisir. Quel sera son choix je ne vous le dirai évidemment pas.
Ce film de Mohammad Rasoulof est saisissant de lucidité politique voire philosophique, glaçant par son diagnostic moral, inexorable dans sa progression. Sa forme esthétique, ses plans, lieux, ses visages et ses couleurs sont dignes de l’immense culture iranienne.
Un indice qui ne trompe pas quant à la force didactique de ce film : son réalisateur est devenu un reprouvé en Iran et bien entendu aucune salle ne l’y projette.
9 décembre 2017