2017 10 03 : Un beau soleil intérieur – film

Je n’avais pas vraiment envie, mais vraiment pas, d’aller voir ce film, car le scénario en fut co-écrit par Christine Angot et, que voulez-vous, j’ai quelquefois mes têtes et mes détestations.

Sauf que là, malgré elle et qui sait, dussé-je en convenir, peut-être grâce à elle, le film est réussi.

Pourtant la trame est mince : Isabelle (Juliette Binoche), quelques dizaines de printemps, divorcée, un enfant, cherche l’amour. Amour vrai, amour déçu, amour fuyant, amour illusion. C’aurait pu être sombre, un peu tragique, amer, désabusé, « tendance », « actuel » et donc inessentiel… eh non !

L’analyse psychologique est fine. La tonalité est celle d’une comédie douce-amère, et plus douce qu’amère.

La valse des prétendants participe de cette musique légère sans être mièvre. La vanité du masculin ordinaire à se croire toujours le meilleur coup, une révélation pour sa nouvelle partenaire qu’il ne connaît (et donc ne comprend) ni d’Eve ni d’Adam est moquée avec une férocité délectable.

Il y a le personnage central de Juliette Binoche, qui tient exactement l’équilibre pour ne pas verser dans l’un des travers sus-mentionnés.

Gérard Depardieu est surprenant dans un rôle de voyant.

Les mecs, Xavier Beauvois, Philippe Katerine entre autres, sont dans la petite peau de leur personnage.

Je ne sais et ne veux savoir ce que ce film doit à Christine Angot ; mais ce qu’il doit à Claire Denis sa réalisatrice, crève l’écran. Seule une femme, sans doute, pouvait trouver ce ton aérien et perspicace.

3 octobre 2017

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