Discutant entre amis de nos goûts artistiques, un consensus s’est exprimé sur le fait que nos préférences se constituent pour l’essentiel à l’adolescence, parce qu’avant, dans l’enfance, nous suivons généralement les inclinations de nos parents et aînés, et qu’ensuite à l’âge adulte nous approfondissons et renforçons les opinions que nous nous sommes données dans les années précédentes.
Des sociologues, des statisticiens, des anthropologues et des neuropsychiatres ont étudié minutieusement la question, pour en déduire (on ne sera pas interloqué par leurs conclusions) que l’appétence pour l’innovation diminue en général après 30 ans et qu’ensuite on se consacre donc à entretenir ses « valeurs sûres » ; puis, dès 50 ou 60 ans, à rabâcher ses nostalgies genre « c’était le bon temps ».
Pour ma part je me garderai cependant de généraliser : j’ai vécu plutôt par périodes distinctes successives : pendant telle décennie je focalisais ma passion sur tel genre littéraire, tel répertoire musical ou telle école picturale… puis redistribuer totalement ces centres d’intérêt à la décennie suivante : à la faveur de mes fréquentations, de conseils d’amis, de circonstances plus ou moins hasardeuses ou totalement fortuites.
Et j’évoque par exemple, aujourd’hui, le cas des Pink Floyd : ce groupe britannique de rock underground puis progressif mâtiné de blues, apprécié des amateurs avertis dès 1965, adulé d’un large public dès 1970, encensé pour son style psychédélique (à l’époque, c’était le terme convenu pour évoquer convenablement l’inspiration ressentie sous l’effet de certaines substances…) et, accessoirement (tu parles, tu parles) rencontrant des succès commerciaux récurrents autant que conséquents.
C’est un peu et même surtout pour ces caractéristiques que je dédaignai longtemps les Pink Floyd, que je ramenais à une entreprise commerciale rouée de même nature que celle des Beatles.
Cependant, vers le milieu des années 1980, j’en vins à modifier mon opinion en regardant attentivement l’émission hebdomadaire Les enfants du Rock. Et de considérer alors qu’à la différence de nombre de créations fadasses ou médiocres du show business, ces Pink Floyd avaient un réel talent, un grand talent, et de belles chansons.
Depuis lors, mon appréciation plus que flatteuse n’a fait que croître, malgré que les Pink Floyd se soient séparés et n’existent plus depuis la fin du siècle.
The Pink Floyd 1971 – Echoes
The Pink Floyd 1971 – One of These Days
The Pink Floyd 1973 – Brain Damage
The Pink Floyd 1975 – Wish You Were Here
The Pink Floyd 1977 – Pigs on the Wing 2 Animals
The Pink Floyd 1979 – Another Brick in the Wall, Part II
The Pink Floyd 1983 – The Final Cut
The Pink Floyd 1987 – The Dogs of War
14 janvier 2016
