Les « grandes » chaînes de télévision n’en finissent pas de persévérer dans la convergence ; convergence hélas vers le plus bas dénominateur commun, celui de TF1 bien sûr. Heureusement, pour nous donner encore envie de connecter nos écrans ailleurs que sur Internet, il reste quelques chaînes d’audience moindre mais honorable et même surprenante eu égard à l’abrutissement ambiant. Alors, Arte, bien sûr ; mais d’autres aussi comme la Chaîne Parlementaire…

Et j’y ai vu aujourd’hui, justement, un remarquable entretien de Frédéric Haziza avec le journaliste Paul Amar. Cet homme a fait une grande carrière de journaliste sur le service public entre 1971 et 1994. Chassé sous un minable prétexte, il continua d’animer des émissions de moindre notoriété sur diverses chaînes jusque fin 2013.

Paul Amar était interviewé pour la parution récente de son livre Blessures. Que je n’ai pas encore lu, mais selon ce qu’il en révèle dans l’entretien, il y revient sur son enfance en Algérie, ses débuts de journaliste, les pressions auxquelles il fut soumis. Et pour ce qui concerne l’actualité, il s’inquiète de la montée du racisme et de l’antisémitisme.

Il s’indigne de la manière dont les néofascistes l’ont toujours traité, depuis Le Pen père jusqu’aux sbires de Le Pen fille en passant par Dieudonné, qui rappellent lourdement son « origine » juive alors que lui-même ne l’a jamais ni invoquée ni évoquée, qu’il est laïc et républicain.

Oui, ce témoignage montre, une fois encore, que la « droite nationale » est authentiquement fasciste ; certes elle se résigne à ne plus revêtir les habits puants de ses prédécesseurs, chemises noires ou brunes ; mais aux tréfonds de sa pensée il y a toujours les idées infâmes de l’antisémitisme et du racisme. Oui le fascisme est parmi nous, pratiquement légitimé par les concessions idéologiques que lui consentent des responsables politiques de droite comme de gauche, et grandement favorisé par le contexte politique et économique.

Et je considère, comme Paul Amar, que la détestation actuellement focalisée par les néofascistes sur l’arabe, le musulman, l’africain, n’est qu’un leurre. Une inflexion tactique pour se refaire une respectabilité dans une société française devenue heureusement dans sa quasi-totalité allergique à l’antisémitisme. Sauf que, la base idéologique de toutes ces phobies étant commune, l’ennemi de l’arabe, du musulman, de l’africain dévoilera un jour sa haine du juif…

Et à propos de haine viscérale et infecte du juif, je partage encore l’avis de Paul Amar quant au reproche qu’il fit à Fabrice Lucchini de mettre à son répertoire Céline.

Je sais que nombre de professeurs humanistes, d’intellectuels de renom, de grands écrivains, expriment leur admiration des écrits de Céline, dissociant l’auteur et le personnage. Sauf que moi, non, merci ! Je ne suis pas disposé à relire ce salopard…

Et j’ai toujours été écœuré que la prestigieuse Pléiade l’ait publié, comme d’ailleurs et plus récemment son compère en fascisme Pierre Drieu la Rochelle…

11 octobre 2014