Peut-être ne connaissez-vous pas Bernard Ollivier.
Moi en tout cas je ne le connaissais pas jusqu’à la semaine dernière. J’ai quelque excuse : il n’a obtenu ni le prix Goncourt, ni le Femina, ni celui des lectrices de Elle, ni le Médicis, ni celui des Maisons de la Presse ou des Libraires, ni celui du Livre Inter, ni l’Interallié et encore moins le Renaudot, le « plus beau des prix, qui ne s’est jamais trompé » selon son dernier lauréat apparemment comblé mais mégalo et mauvais joueur ; et j’en oublie et non des moindres.
Alors donc Bernard Ollivier, je le découvre, bien tardivement pourtant puisqu’il en est à une dizaine de livres, dans un petit recueil, Nouvelles d’en bas. Ce sont de courtes nouvelles, une quinzaine ; l’en bas dont il s’agit, c’est le métro et surtout ses habitant permanents, les SDF comme on dit administrativement, clochards les nommait-on du temps de ma jeunesse, ces « mains tendues que l’on ignore » comme les désigne l’auteur.
Si vous lisez peu, très peu, à peine un livre de temps en temps, c’est celui-ci qu’il vous faut ouvrir. D’abord il est d’une écriture limpide et fluide, chaque nouvelle peut se lire en quelques minutes et vous vous en souviendrez longtemps. Je ne vais pas les résumer, sinon vous dire que pour moi la plus férocement représentative de notre belle époque est Le gros lot, tandis que L’invasion imagine avec humour le risque majeur que prendrait la RATP à malmener ses commensaux.
Mais je ne saurais terminer l’éloge de ce livre sans vous inciter à vous intéresser à l’auteur. Il serait trop long d’en dresser ici le C-V : allez sur Internet découvrir le parcours remarquable de Bernard Ollivier.
Et, s’il-vous-plaît, plutôt que de vous ruer comme des millions d’autres dans l’obscène démesure des cadeaux, qui enrichissent par milliards les producteurs de vanités et les mercantis roublards, cadeaux sitôt offerts que revendus sur eBay, Amazon ou PriceMinister, donnez quelques centaines d’euros à son association www.assoseuil.org.
29 décembre 2013