Livre : Une histoire à tenir debout – Le combat de Rémy Salvat pour le droit de mourir – 2011

Regard cruel sur notre médecine et notre déni du droit à l’euthanasie

Le hasard a voulu que Rémy soit atteint d’une maladie mitochondriale. Le hasard encore a voulu que cette maladie rare soit le terrain d’étude de sa mère, biologiste. Voici l’histoire d’un petit garçon étrangement maladroit devenu un jeune homme handicapé, conscient depuis toujours que le mal sera plus fort que la vie et qui finira, au cœur de l’été 2008, par demander sa « grâce » au président Nicolas Sarkozy, après une errance dans un monde médical et hospitalier trop souvent déshumanisé pour lequel « placer le malade au centre de nos préoccupations » reste un slogan sans vrai contenu.

Le hasard a voulu faire de Rémy un héros. Il demandait simplement qu’on lui permette de mourir pour le libérer de ses souffrances. Deux ans après le suicide de son fils, Régine Salvat lui rend un magnifique hommage ainsi qu’à tous les malades qui espèrent une mort digne, qui demandent l’euthanasie.

Dans l’épilogue, elle s’indigne du rôle trouble joué par une certaine Noëlle Lenoir, maire de sa commune, dans le déclenchement d’une enquête qui aurait pu causer du tort à elle-même et au débat sur l’euthanasie ; mais celles et ceux qui ont connu la personnalité et le parcours de cette « éminente » juriste, conseillère d’Etat, chargée de mission pour le droit de la bioéthique auprès du Premier ministre Michel Rocard, membre du Conseil constitutionnel, présidente du Comité international de bioéthique de l’UNESCO et actuellement avocate d’affaires et arbitre au comité français de la Chambre de commerce internationale n’en seront pas surpris.

Régine Sabat est biologiste médicale. Elle se partage entre Valmondois (95) et un domaine viticole près de Carcassonne. Depuis les premières difficultés de son fils Rémy, elle fait partie d’associations de soutien aux malades et leurs proches. Aujourd’hui, elle milite avec ferveur pour le droit à l’euthanasie. Quand la douleur se fait plus douce, elle écrit.

Régine Salvat
mars 2011 – 298 pages – 18 €
J-C Lattès
www.editions-jclattes.fr