2020 02 09 : Notre-Dame du Nil – film

Nous voici en visite au Rwanda, dans l’institut d’éducation catholique pour jeunes filles de bonne famille Notre-Dame du Nil ; mais en 1973, vingt années avant l’épouvantable génocide.

En 1973, donc l’innocence, l’étude, la joie et les rêves règnent encore paisiblement sur cette colline inspirée, au milieu d’une nature paradisiaque.

Et pourtant, pourtant…

Le film d’Atiq Rahimi, inspiré du roman de Scholastique Mukasonga (que je n’ai pas lu) nous montre les signes avant-coureurs de la tragédie, car déjà s’enfle et gronde, attisée par les extrémistes identitaires de toute engeance, la haine entre Tutsi et des Hutu.

Cette haine qui finira par contaminer ces jeunes filles que rien ne devrait opposer. Jeunes filles au départ inoffensives et charmantes interprétées par une inoubliable compagnie d’actrices (Amanda Santa Mugabekazi, Albina Sydney Kirenga, Malaika Uwamahoro, Clariella Bizimana, Belinda Rubango Simbi).

Le tic-tac de la bombe à retardement résonne de plus en plus fort. Et on le sait, rien ne l’arrêtera.

Ce n’est pas un film historique, il ne nous livre ni les clés cachées de l’horreur qui s’approche, ni les identités des responsables, ni l’analyse des antagonismes politiques, sociaux, économiques, ni les criminelles influences extérieures au Rwanda.

Mais son propos est élevé : faire venir à nos yeux la noblesse, la spiritualité, la beauté qui prévalaient alors et auraient pu prévaloir encore, ces trésors qui peut-être désormais peuvent autoriser l’espoir d’une réconciliation.

9 février 2020