Non il n’est pas russe, Oleg (Valentin Novopolskij) il est letton. Et n’allez pas dire actuellement à un Letton qu’il est Russe !

Mais Oleg a bien d’autres préoccupations : comme des milliers de ses compatriotes, il doit se résoudre à l’exil faute d’emploi dans son pays.

Le voici donc à Bruxelles, où il pense pouvoir travailler légalement. Mais il est dénoncé et contraint de bosser au noir il tombe sous l’emprise d’un mafieux polonais, Andrezje (Dawid Ogrodnik).

Ce film de Juris Kursietis nous fait voir de l’intérieur une ordinaire odyssée migratoire dans notre belle Europe, dont on a peut-être moins conscience que de celles venues du Sud ou du Moyen-Orient.

Les « travailleurs détachés » qui viennent paraît-il « voler » nos emplois sont d’autres victimes de nos inhumains temps modernes, et souvent esclaves de « premiers de cordée » honorés par de glacées gazettes managériales mentant sur beau papier de même finition.

Quant à l’attitude de l’Europe est plus qu’ambiguë : complice. Et il est hautement symbolique que cette histoire se déroule  à Bruxelles.

La qualité picturale du film est remarquable : sobre, épurée, maîtrisée.

Valentin Novopolskij est un grand acteur.

5 novembre 2019

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