2019 09 06 : Les hirondelles de Kaboul – dessin animé

Que dire ? Je suis allé voir ce dessin animé en éclaireur afin de décider si je pourrais y emmener de jeunes enfants.

Manifestement non : il dépeint en effet une situation terrible, dans Kaboul en ruines il y a 20 ans sous l’emprise des talibans.

Deux jeunes qui s’aiment, Mohsen et Zunaira, veulent néanmoins, et parce qu’ils s’aiment espérer un avenir meilleur.

Peu importe finalement l’intrigue que je ne vais pas dévoiler ici : ce qui est puissant et terrible dans ce film de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, c’est sa dénonciation de l’obscurantisme foldingue, de l’intégrisme fanatique, du cauchemar interminable de barbarie multiforme imposée par les forcenés locaux et par les bombes occidentales.

Sur le fond, le récit est-il réaliste et objectif, malgré le recul de 20 ans, puisqu’aucun historien ou presque n’a pu enquêter dans ce pays ravagé et dangereux ?

Restitue-t-il authentiquement les mentalités des Afghanes et Afghans qui souffrent, craignent, subissent et combattent les malédictions depuis tant et tant de décennies ?

Nous n’en savons rien ou presque. Que le film soit tiré du livre de Yasmina Khadra (que je n’ai pas lu) n’en donne pas la certitude : Yasmina Khadra est un romancier estimable et estimé voire encensé, certes, mais un écrivain qui ne travaille peut-être pas en investigateur chevronné le contexte où il situe ses romans.

Donc je préfère livrer mon sentiment quant au graphisme, sobrement épuré de Eléa Gobbé-Mévellec, très expressif et sensible, livrant un trait limpide et des couleurs superbes. Sa beauté formelle capte l’attention et l’émotion tout au long.

6 septembre 2019