2019 06 08 : Parasite – film

Ce film du Coréen Bong Joon-ho est un thriller familial qui vous fera froid dans le dos, mais bon, ce peut être un traitement préventif contre les probables canicules de l’été qui s’annonce.

Thriller domestique, pourrais-je dire, qui a réveillé en moi de lointaines réminiscences de The Servant de Losey (que voulez-vous, chacun a les madeleines Proust de sa génération…).

En effet la famille de Ki-taek (Song Kang-Ho) est déclassée dans une sorte de Lumpenproletariat extrême-oriental, et s’intéresse obsessionnellement au train de vie des très nantis M. et Mme Park (Lee Sun-kyun et Cho Yeo-jeong).

Avec une telle persévérance que Ki-taek parvient à se faire engager chez les Park pour donner des cours particuliers d’anglais.

Au-delà de l’intrigue, de sa progression et du dénouement, dont je ne révèlerai évidemment rien, le réalisateur nous offre une féroce critique sociale, regorgeant de miasmes et de venin, d’angoisses, de névroses, d’une implacable dissection des méchancetés humaines… pour notre plus grand ravissement.

L’enfer chez les autres en comparaison duquel celui de notre bon Dieu Sartre n’est qu’une bluette pour enfants.

On admire constamment la virtuosité, la maîtrise, l’humour sarcastique et l’inventivité du cinéaste, et la Palme d’Or qu’il vient d’obtenir à Cannes était hautement justifiée, malgré la concurrence redoutable du dernier Almodóvar.

Avec une impitoyable autopsie socio-politique en plus, sans jamais qu’elle soit explicitement énoncée.

Les interprètes sont évidemment époustouflants.

8 juin 2019