2017 05 18 : Art Tatum, génie du piano

Ce soir encore, discussion animée avec quelques amis à propos de la musique.

Certains n’aiment que la musique « classique », d’autres que le jazz ou encore la « variété ».

Et parmi eux, les unes ou les autres ne goûtent que certains compositeurs classiques ou de jazz ou de variétés.

Cet ostracisme ou cette sélectivité m’ont toujours été difficiles à comprendre, même si bien sûr j’ai mes préférences et mes indifférences.

Mais au-delà de ces catégorisations musicales qui certes reposent sur des réalités objectives et historiques, je plaidais qu’il y a certains compositeurs, auteurs, interprètes, qui sont inclassables ou chevauchent les genres.

Un mémorialiste américain rapporte ainsi le propos du pianiste classique du XXe siècle Vladimir Horowitz, « Numéro 1 » ou « Roi des rois parmi les pianistes » comme il fut surnommé par ses pairs :

« Horowitz said : “If Art Tatum took up classical music seriously, I’d quit my job the next day!” ».

Traduction : « Horowitz a dit : « Si Art Tatum avait appris la musique classique sérieusement, j’aurais perdu mon travail le jour suivant ! » »

Art Tatum ? Vous connaissez bien sûr, l’un des plus grands pianistes de jazz, et improvisateur de génie, qui me fascine depuis une bonne cinquantaine d’années. J’exagère ? Jugez vous-même…

Chopin : la valse en do dièze mineur, opus 64-2.

La voici interprétée « classiquement » par Khatia Buniatishvili :

.

Et la voilà transposée par Art Tatum (excusez le son, enregistrement live de 1933) :

.

Massenet : l’élégie pour soprano, piano et violoncelle.

La voici interprétée « classiquement » par les meilleurs, j’ai nommé Maureen Forrester, Michael Dussek et Ofra Harnoy :

 

Et la voilà transposée par Art Tatum :

 

Alors : y a-t-il vraiment une hiérarchie entre la « grande » musique et les autres ?

Allez, cadeau : sa version de Tea for two :

18 mai 2017