Ce dimanche après-midi, ciel bas, pluviosité intermittente mais obstinée ; donc Home Sweet Home. Et pour échapper aux retransmissions aussi agaçantes qu’indigentes de l’entrée dans l’arène de Hamon et de celle de Macron et en attendant celle de Mélenchon… hop, magie de la technique et capacité des disques durs, je m’invite à l’opéra sur écran plat.
Et tant qu’à faire, le divin Mozart, dans son œuvre la plus corrosive : Cosi fan tutte (matricule K588), dans la version de référence, s’il vous plaît : Salzburg 2009, Persson, Leonard, Boesch, Petibon, Wiener PO & Ch, Fisher.
Félicité auditive… sauf qu’à l’acte 2, scène 3, quel choc que voici, quelle agression que voilà :
Horreur, putréfaction, stupeur, indignation : oui vous avez bien entendu et puisque io no capisco italiano, j’ai bien relu les sous-titres :
GUGLIELMO : Ah pauvre de moi, qu’ai-je vu là ? Qu’ai-je entendu ? … cette Fiordiligi qui était Pénélope : Gredine ! Canaille ! Voleuse… »
Trop c’est trop ! Voilà donc que le monde lyrique rejoint la meute des loups qui hurlent contre Mme FILLON ! Quelle honte !
Mais peut-être la conjuration s’est-elle nouée à l’insu et dans le dos du gentil Mozart ? Je vérifie fébrilement dans d’autres versions : 2011 Lhote, Behle, Priante, Montanari, orchestre et chœurs de l’Opéra de Lyon ; 2006 Pisaroni, Persson, Fischer, orchestra of the Age of Enlightenment Glyndebourne. Hélas, hélas : la même diatribe indigne y figure aussi.
C’est alors que je me suis souvenu que Mozart était franc-maçon. Le « complot très professionnel de grande ampleur », les « officines » évoquées par François Fillon, Eric Ciotti, Marc Le Fur ou « l’assassinat politique » dénoncé par Luc Chatel, mais sans qu’ils désignent les criminels nommément, sont donc démasqués : les francs-maçons.
Le bénéficiaire du forfait ? Emmanuel Macron, qui souvenez-vous, a planché en tenue blanche fermée devant quatre loges (Le Chantier des Egaux, Raphaël Bliard, La Lumière et Aletheia) au siège du Grand Orient de France le 21 juin 2016. Son supporter n° 1 Gérard Collomb en est membre aussi. La boucle est bouclée.
Plus écœurant encore, la musique n’adoucit pas les mœurs, puisque c’est Mozart qui assassine.
5 février 2017