Livre : Hippocrate – De la médecine magique et religieuse à la médecine rationnelle – 2011

Passionnant précis d’histoire de la médecine

Sans doute Hippocrate de Cos, universellement qualifié de père de la médecine, a-t-il toujours figuré en bonne place sur la liste des grands noms de la pensée antique, mais il fallut attendre longtemps pour qu’un effort sérieux soit fait afin de situer de manière précise et nuancée Hippocrate dans l’histoire de la pensée et de la science médicale grecques.

L’édition pionnière des œuvres d’Hippocrate par Émile Littré (dix volumes 1839 – 1861) fut peu à peu remplacée par diverses éditions partielles, souvent pourvues d’un commentaire et bénéficiant de tous les progrès de la science philologique moderne.

Le présent volume est centré sur les aspects des recherches récentes en matière d’histoire de la médecine antique. Formé d’une réunion d’essais publiés antérieurement, il s’articule autour de plusieurs axes :

1° Quoique la pratique de la médecine fût bien moins réglementée dans l’Antiquité gréco-romaine qu’elle ne l’est de nos jours, elle obéissait cependant déjà à certaines règles d’ordre quasi institutionnel. C’est la plus connue qu’étudie le chapitre 5, consacré au Serment hippocratique.

2° Des trois types de médecine qu’a connus l’Antiquité classique (magique, religieuse et rationnelle), c’est sans nul doute le troisième qui est à nos yeux le plus important : le nom d’Hippocrate, qui lui est traditionnellement attaché, a été extrêmement valorisé pendant plus de deux millénaires, et il a influencé l’histoire de la médecine jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

3° Bien des aspects de cette médecine rationnelle demeureraient toutefois incompréhensibles si l’on ignorait l’existence des médecines magique et religieuse, dont l’influence se fait encore sentir au cœur même de l’époque du logos.

4° Une place exceptionnelle a été dévolue à la médecine de la femme ; en effet cette dernière, définie pourtant par Aristote comme une « défectuosité naturelle », est indispensable à la reproduction et celle-ci passe aux yeux des Anciens pour la principale fonction biologique.

5° Un autre progrès marquant de la recherche réside dans l’attention accrue qu’a reçue la langue même dans laquelle les médecins anciens ont consigné leurs travaux.

Simon Byl
novembre 2011 – 320 pages
Sciences et Société
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