Revue : Droit déontologie soin – 2006

Dérogations

L’exceptionnelle qualité de cette revue nous oblige en effet à déroger aux règles que nous nous sommes fixées pour cette rubrique. Et doublement. Premièrement en y faisant figurer à nouveau un ouvrage ou une publication que nous avions déjà mentionnée (cf. DH Magazine n° 92 novembre-décembre 2003). Deuxièmement en ne livrant pas ici une note de présentation ou d’appréciation subjective, mais simplement en reproduisant in extenso l’éditorial de Gilles Devers, tant il nous semble remarquable et représentatif du niveau d’excellence de la revue :

« Principe de protection et devoir d’engagement – Inconnu il y a une dizaine d’années, le principe de précaution s’est imposé dans le langage courant et dans les pratiques pour sa justesse : mesure dans la décision lorsque les conséquences ne sont pas maîtrisées. C’est finalement le concept ancien de prudence. C’est, face aux progrès des sciences et techniques, l’adaptation d’un principe ancien : exposer à un risque injustifié est une faute. Un principe juste désormais, inscrit dans la constitution, mais qui mal interprété ou mal utilisé peut s’avérer contre-productif. Il signifie alors ne rien faire dans un environnement incertain et reculer devant le risque. Tout est ainsi dans la limite. Le principe de précaution n’a de sens que s’il est précédé du devoir d’engagement. Car avant d’avoir peur de ce qui peut arriver, la question est la création du lien social. Or, celui-ci se déstructure si chacun ne se perçoit pas comme créateur de liens, animé par le souci d’aller de l’avant. Le devoir d’engagement est l’expression individualisée de la notion de démocratie solidaire. Alors, la précaution sans doute, mais d’abord l’engagement, car le soin est un acte social. »

Que dire de plus ?

Droit déontologie soin
revue trimestrielle
septembre 2006 – vol 6-3
Editions Masson
120, boulevard Saint-Germain – 75272 PARIS CEDEX 6