L’idée, que dis-je, le trait de génie m’est venu lors d’une soirée kawa à Tavaï. Le kawa ou kava est la boisson du soir des Futuniens et Wallisiens. Je ne mets pas ici le féminin, car cette boisson sacrée est réservée aux hommes. Mais pourquoi la réserver aux résidents de Wallis & Futuna ? Il en est qui vivent à Paris, or à ma connaissance, aucune brasserie de la capitale ne propose le kawa à sa carte.

 Alors j’ai pensé qu’une institution aussi prestigieuse que le Wepler place de Clichy s’honorerait d’organiser, une fois par semaine, une soirée kava permettant à nos compatriotes des antipodes de retrouver leur breuvage traditionnel et aux métropolitains de le découvrir.

En outre ‑ les habitués du Wepler le savent ‑ quel plus beau symbole que de déguster un kava, servi avec distinction et componction par notre chef de rang Christian, en relisant sur le mur de la grande salle ce merveilleux poème de Baudelaire, qui me fit rêver avant Wallis et Futuna : « Eh! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? – J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas…les merveilleux nuages ! »

Dès que je reviens place de Clichy, j’en cause un peu à Monsieur Bessière, propriétaire de ce lieu gustatif et poétique.

 18 août 2013