2014 09 22 : Serge Pey – La boite aux lettres du cimetière

Zulma est un remarquable éditeur qui me fait découvrir des talents que les grands éditeurs méconnaissent. Parmi eux un romancier et poète, Serge Pey.

Serge Pey - La boite aux lettres du cimetièreJe viens d’en lire La Boîte aux lettres du cimetière, recueil d’une trentaine de petits récits. L’auteur est d’abord un poète, sa langue est superbe, d’autant qu’elle n’est pas affaiblie par une traduction, puisque d’origine espagnole Serge Pey est établi en France et écrit en français. Certains des récits sont de véritables poèmes en prose, comme Les étoiles, Un poisson révolutionnaire ou Le cerf-volant vivant.

Même les récits tragiques, ceux relatant des épisodes cruels de l’époque sanglante de la guerre civile 1936-1939, restent empreints de poésie. Et puis, à l’occasion, quelques notations ironiques d’un auteur lui-même enseignant : « la pédagogie consiste dans la transmission séduisante d’une absence de savoir » ou bien « les imprimeurs, héritiers de moines copistes, étaient payés jadis au nombre de caractères, et avaient ainsi contribué à compliquer l’orthographe du français, en ajoutant des voyelles ou en doublant les consonnes ».

Serge PeyEnfin il nous livre, parmi d’autres, cette belle définition de la poésie qui renvoie, mais ce n’est sans doute pas son dessein, à leur insignifiance tous les poètes hermétiques qui depuis plus d’un demi-siècle ont coupé le lecteur et singulièrement notre jeunesse de la poésie écrite (heureusement il reste la poésie chantée) : « La poésie doit être simple. Elle défait les nœuds de la pensée. »

22 septembre 2014