On a beau être (ou se croire) journaliste depuis 12 ans, on n’a pas forcément intégré les usages élémentaires. Tel celui de ne jamais se déplacer démuni, je veux dire sans bloc-notes pour les anciens, sans dictaphone ni appareil photo pour les modernes.

C’est pourtant la désagréable situation dans laquelle je suis trouvé début janvier. Les mains dans les poches, empruntant le long trottoir roulant de la station de métro Châtelet-Les Halles (plus exactement ce tapis qui va de Châtelet vers Les Halles) j’entendis, tout au bout, de la musique, une chanteuse. Et plus le convoyeur me transportait littéralement, plus j’étais transporté mentalement par cette voix qui s’enflait et par ce qu’elle chantait, moi qui suis pourtant moyennement sensible et complètement ignare en rock yankee, même lorsqu’il est groove, même lorsqu’il est soul…

Oh combien je m’en voulus de n’avoir rien pour enregistrer la scène, vexé au point d’oublier même de demander à la chanteuse ses coordonnées ! Depuis, à chaque fois que je passais dans ce charmant couloir, donc deux trois fois par semaine, je la cherchais, en vain. Et puis, ce vendredi 2 mai, j’y passe et comme d’habitude je n’entends rien, mais je vois une jeune femme qui s’installe et je suis presque certain que c’est elle ; puis elle chante, et alors évidemment que c’est elle !

Une grande station de métro, vraiment, Châtelet-Les Halles, puisqu’à un bout il y a chaque jeudi Classique Metropolitain dont j’ai déjà causé, et à l’autre bout, de temps en temps, plus souvent j’espère, Haylen, la grande voix d’Haylen que je vous invite à découvrir…

www.youtube.com/watch?v=NDwL5VOqn9M

www.youtube.com/watch?v=eE4ca3Oz4Ic

3 mai 2014